Samedi dernier j’ai fait un atelier art-thérapie et écriture, animé par mes consoeurs Agnès Charlemagne et Marie-Claire Culcer. J’ai souhaité partager le résultat : mes œuvres et le récit de mon vécu.
Je prends de la hauteur et je me regarde créer.
Je suis à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de moi.
Alors si vous l’acceptez, je vais me partager avec vous.
Je regarde mes 3 feuilles de taille différente sur la table,
Et regarde la rangée de tubes de peinture et le regroupement de pinceaux dans le pot.
Que vais-je pouvoir faire avec tout cela ? Dans quel monde vais-je être embarquée ?
Je ne sais pas encore, mais ce dont je suis sûre c’est qu’il sera vert et orange. Pourquoi ces couleurs me viennent-elles à l’esprit ? je crois que le paysage du Printemps naissant et la proposition du mouvement m’imposent dans mon esprit, mon corps et mon cœur ces couleurs qui à ces instants sont pour moi signes de Vie.
VIE, quel mot merveilleux avec ce V aux bras ouverts.
C’est la grande feuille qui m’inspire en premier. Puis, je prends la palette déjà garnie d’orange par Agnès. Cela tombe bien, je voulais cette couleur.
Une envie de bouchon que je ne-peux réprimer. Pourquoi ? Parce que j’aime le toucher des différentes matières.
Une éponge est demandée, Ah tiens ! quelle excellente idée. Je la réclame et la prends dans mes mains. Je la trempe dans l’eau et je veux la dompter, qu’elle se ramollisse pour m’offrir toute sa douceur.
Je pose la couleur verte près de l’orange sur ma palette, je prends mon éponge mouillée et commence mes mouvements.
Je démarre en les estompant puis en les marquant de plus en plus avec la couleur. Estomper, pourquoi ? parce que dans la proposition initiale, il est indiqué de peindre le mouvement et son sillage, son empreinte qu’il laisse derrière lui.
L’éponge glisse avec ma main sur le papier, quelle sensation de bonheur et de douceur, la couleur et les traits sont inégaux et c’est beau.
Puis vient la « période orange » qui comme la lave d’un volcan vient des tréfonds du papier pour jaillir sur la partie vide de la feuille. Je vis à cet instant les mêmes sensations que lorsque j’ouvre les bras vers le ciel et l’humanité, que jaillit la source de mon être pour irradier.
Ce geste d’ouverture des bras m’est inspiré par le V de Vie et les traces laissées par l’éponge sur le papier.
Enfin vient le moment de mes miraculeux bouchons (gros, petits, en plastique, en liège… que de matières)
Je prends le gros en plastique, mélange toutes les couleurs de la palette et d’un mouvement de la main rythmé, rapide ma non troppo et affirmé, je crée des volutes du bas de la feuille vers le haut, je vois et je sens, je vois se révéler sur la feuille le jaillissement de mon être. D’ailleurs ce qui est drôle c’est que le bouchon laisse des marques de matière comme les veines d’un cœur, d’un corps, ces ramifications qui nous donnent la Vie.
J’aime mon œuvre elle me fait vibrer, je la laisse ainsi.
Ce qui est incroyable, c’est que je me qualifie de donneuse d’en-vie et j’y suis.
Je prends la feuille moyenne car le bouchon de liège attend impatiemment son tour. Puis je ne sais pourquoi mes mains et mes yeux choisissent des couleurs que je n’avais pas choisis, oser imaginer prendre. Rose et violet.
Je commence à nettoyer mon éponge sur la feuille, cela va me servir de fond. J’aime ces surprises colorées.
Puis avec le bout de mes doigts, je trempe le bouchon de liège et commence des mouvements de rotation. Waouh, admiration, fierté, un être dansant et évaporé avec des cheveux bouclés jaillit de la feuille. Il ouvre ses bras comme le mot Vie, que j’écris à la plume tant il me devient vie-tal.
Je pose par-ci, par-là quelques traits de peinture plus foncée au pinceau pour marquer la force des mouvements (ah ça c’est Agnès qui me l’a appris). Il me plaît je l’arrête.
Une autre inspiration me vient, créer un cercle à partir d’un point de bouchon de liège jaune, puis élargir le cercle avec les autres bouchons. Je pose mon point, ah flûte mon idée ne fonctionne pas.
Du coup je reprends cette éponge merveilleuse et fais des rotations de différentes couleurs autour d’un centre jaune.
Que faire pour remplir la partie vide de la feuille ? Je décide de faire un fond avec des coups de pinceau. Je veux faire des traits très édulcorés avec de l’eau mais je n’y arrive pas. Tant pis je ne réfléchis plus et laisse mon cœur guider ma main.
Et là le miracle de la vie (encore elle), ce dessin vibre très fortement en moi, quand je pose mes yeux sur lui je me sens happée dans une tornade d’énergie forte. Je suis heureuse.
Finalement je décide d’en terminer là et de nettoyer mon éponge, mes bouchons, mes pinceaux, mes doigts sur une 4ème feuille. Et là encore le miracle arrive, un cœur apparaît dans les mouvements de couleurs. Alors d’un trait fin, je le fais ressortir avec le pinceau et la couleur rouge et lui ajoute un sourire, parce que toutes ces facéties créatives me font sourire.
La Vie est sourire.
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