La présence silencieuse est l’un des gestes les plus puissants dans l’accompagnement humain.
Face à la souffrance au travail ou à la douleur personnelle, nous pensons souvent qu’il faut trouver les bons mots,
proposer des solutions ou donner des conseils. Pourtant, ces tentatives peuvent parfois être inutiles, voire blessantes.
Pratiquer la force du silence, c’est offrir un espace où l’autre peut respirer, déposer ses émotions et retrouver
son souffle.
C’est ce que décrit le Care, concept développé par Carol Gilligan : un soutien émotionnel fondé sur la bienveillance,
l’écoute active et le souci du bien-être d’autrui.
Dans cet article, inspiré notamment par les réflexions du philosophe Maxime Rovère, nous explorerons comment
tenir la main sans imposer de solutions, comment utiliser le silence comme soin, et pourquoi cette approche
transforme aussi bien les relations professionnelles que personnelles.
Vouloir réparer ou simplement être là : deux postures opposées
Il y a des phrases qui marquent.
En écoutant récemment le philosophe Maxime Rovère sur France Inter, j’ai été frappée par cette idée simple et pourtant
si rare :
« La souffrance ne se répare pas avec des conseils. »
Le réflexe du conseil : pourquoi il peut blesser
Dans le monde professionnel comme dans la vie privée, face à la souffrance émotionnelle, quand une personne
vit un moment difficile, notre réflexe est souvent d’agir vite : vouloir aider, donner des conseils, proposer des solutions.
Mais en réalité, ces interventions peuvent être perçues comme intrusives, invalidantes ou blessantes.
Je me souviens d’une amie atteinte d’un cancer du sein, que je voulais sauver à tout prix par désespoir de la voir
souffrir avec la maladie et dans sa meurtrissure de femme. Lui proposer des solutions et plutôt que de l’aider
je lui ai fait peur et j’ai perdu son amitié.
La posture du témoin présent
La véritable aide, c’est parfois simplement être là. Dire :
« Je ne sais pas quoi te dire… mais je suis là. »
C’est tenir la main.
C’est accueillir ce que l’autre traverse sans le juger, sans chercher à combler le vide.
C’est reconnaître à la souffrance le droit d’exister, et offrir un espace pour qu’elle puisse se dire, se vivre, se transformer.
Être présent ne signifie pas être passif.
Cette posture est désormais celle que j’applique et que je préfère pour le mieux être de l’autre et le mien.
Je l’ai apprise, imprimée en mon corps, en mon cœur, en mon âme et ce sont principalement mes chemins
parcourus de musicothérapeute et de la voix de l’être qui m’ont beaucoup aidé dans cette évolution.
La force du silence habité
Le silence comme espace de respiration
La présence silencieuse permet à l’autre de déposer ses émotions sans se sentir jugé ou pressé de réagir.
J’aimerais maintenant vous inviter à partager : qu’est-ce que ma présence silencieuse a éveillé en vous ?
Un outil puissant dans l’accompagnement humain
Dans mon travail, que ce soit en entreprise ou en accompagnement individuel, j’utilise beaucoup le silence.
Pas un silence gêné, pas un silence qui fuit…
Un silence habité, qui dit : « Je t’entends. Je te vois. Tu as le droit de prendre le temps. »
Le silence est un acte de confiance.
Il laisse à l’autre la liberté de sentir ce qui est juste pour lui, de trouver ses propres mots, son propre chemin, sa propre porte de sortie.
Il est aussi inspirant, créateur.
Le Care : une boussole pour accompagner la souffrance
Comprendre le concept de Carol Gilligan
Le care est une approche relationnelle centrée sur la bienveillance, l’écoute active, le souci du bien-être de l’autre et le respect de son rythme, concept développé par Carol Gilligan : un souci fondamental du bien-être de l’autre, dans une relation vivante et respectueuse.
Exhorter : encourager à traverser
Du latin exhortari, « exhorter » dans son sens premier (encourager, engager, donner de la volonté) prend ici tout son sens : je ne force pas, je n’impose pas… j’encourage l’élan intérieur qui permettra à l’autre de se remettre en mouvement.
Oui dans ce concept du Care les 2 personnes sont actrices à égalité de leur vie.
Application dans l’entreprise et dans la vie personnelle
Souffrance au travail : quand la présence change tout
Managers, dirigeants et collaborateurs peuvent apprendre à accompagner la souffrance au travail sans vouloir « réparer » à tout prix. Cette posture renforce la confiance et la sécurité psychologique dans l’équipe.
Il y a quelques années, quand j’étais manager, une de mes collaboratrices était une femme battue. Le résultat était beaucoup de retard, manque de confiance, objectifs non atteints. J’ai fait un deal avec elle, je lui ai montré 2 portes : celle de l’assistante sociale et celle de continuer sa vie. Je l’ai laissé choisir sa porte et moi j’ai baissé mes exigences comportementales et objectifs sur une durée précises.
Je n’ai pas réparé, cette jeune femme a pris ses décisions, a choisi la porte à ouvrir et a été actrice de son évolution, de sa sortie de la souffrance.
Dans la sphère personnelle : un soutien profondément humain
Avec nos proches, amis ou partenaires, la présence silencieuse est souvent le plus beau cadeau que nous puissions offrir.
Et je l’applique même à moi
Et si vous n’aviez pas à porter seul·e ce que vous traversez ?
Accompagner par la présence silencieuse et le Care, c’est offrir un espace de sécurité et de liberté.
C’est croire que chacun possède en lui la force et la sagesse de trouver sa voie.
Que vous soyez dirigeant, manager, salarié, indépendant… le monde du travail comme la vie personnelle peuvent parfois nous mettre à genoux.
Je suis là pour :
• Offrir cet espace de présence silencieuse et respectueuse
• Tenir la main quand il faut traverser
• Vous accompagner à retrouver votre souffle et votre direction
Si vous sentez que c’est le moment de poser votre fardeau quelques instants pour retrouver de la clarté et de la force, contactez-moi.

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