J’aimerais aujourd’hui vous parler du silence. Un drôle de thème quand la communication, le rire et la musique sont au cœur de mon métier, pensez-vous ? Au contraire. Sans silence, pas de son, pas d’éclat de rire, pas de libération de la voix. 

On n’entend plus le silence dans la pureté, car nous sommes entourés par une multitude de sons, de vibrations. Le ronronnement incessant de la ville, les bruits de canalisation, le murmure de la ventilation de l’ordinateur, le tintement de la notification, le jingle des informations à la radio, l’aboiement du chien, la porte qui claque, le vent dans les arbres…

Le silence fait partie de mon métier

Je l’utilise chaque jour en musicothérapie, yoga du rire et révélation de la voix. Le silence fait partie de mes outils, je m’en sers de différentes manières. Rolando Benenzon a dit que la musicothérapie était l’art de combiner les silences et les pauses pour permettre la communication. Je pense qu’il en va de même pour la parole : c’est l’art de combiner les mots et les silences.

Un élément clé de la communication

Avez-vous remarqué que dès qu’un silence surgit dans une conversation, on cherche tout de suite à le comber ? Pourtant, je constate chaque jour dans mon métier que c’est en me taisant que je parviens à entrer en relation avec la personne que j’accompagne.

C’est grâce au silence que chacun peut trouver l’espace pour s’exprimer. Le silence n’est pas un vide à remplir. C’est un réceptacle de la communication, une porte ouverte sur d’infinis possibles, un espace où la créativité peut s’exprimer.

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Le silence est universel

Avant la création du langage, les hommes communiquaient en alternant les sons et les silences. C’est également la base du morse, une technique de communication universelle.

En musicothérapie, j’accompagne des personnes qui n’ont pas accès à la communication verbale. Le silence est un outil précieux car il transmet énorménent d’émotions et de sens. Il permet la communication non-verbale, il facilite la relation entre tous les êtres humains.

Le silence est profondément humain

Et à l’écrit ? On peut entendre le silence, mais on peut aussi le voir. Regardez le blanc qui circule entre les lettres de ce texte. C’est le silence entre chaque mot, chaque phrase, que je choisis d’insérer ici, ou là, pour donner un certain ton à cet article. 

À l’heure où l’on entend que l’intelligence articificielle est en train de remplacer l’humain dans toujours plus de domaines, une chose est sûre : l’IA ne sait pas doser le silence, elle ne sait pas ce qu’il signifie, elle ignore l’étendue des significations que peut avoir une pause, elle ne comprend pas le non-dit.

Le silence peut être très éloquent, ce qui se passe entre deux êtres humains peut être déterminé par un moment vide de contenu… 

Et vous, quel est votre rapport au silence ? Est-ce qu’il vous apaise, vous aide à méditer, à vous concentrer, à devenir créatif ? Ou est-ce qu’il vous gêne, vous met mal à l’aise, vous incite à le remplir à tout prix ?